BRISER LE CERCLE Ière partie & 2eme partie

CHRISTOPH FRINGELI

texte original
 
II

Le capitalisme offre la possibilité à de petites entreprises de se former et la technologie permet de créer, réaliser, promouvoir et distribuer toute les idées qui peuvent venir à l'esprit. Mais par ailleurs, cette liberté (supposée) est contrebalancée par les lois du marché et l'état. Le Contrôle. Il y a trop d'intérêts en jeu pour laisser les gens faire ce qu'ils veulent. C'est aussi un jeu d'esprit : le Contrôle est la réalité telle que vous vous la représentezÖ Avales les clichés en vogue et fais en de la musique merdique et une vie ennuyeuse. Du moins en musique nous savons qu'après la révolution électronique, tout est possible. Ce devrait être un signal pour tous. C'est dangereux ! Parce que cela détruit le Contrôle et ouvre la Dimension Pirate. 

Le Hardcore est une arme sonore à condition de jouer en dehors des règles, et y compris ses règles internes (c'est ce qui perd la Jungle, le Gabber, etc. ). Cela pourrait être n'importe quoi qui ne regarde pas en arrière, qui ne soit pas débilitant, asservi ou renforçant le statu quo. Hardcore est peut-être même un mot inadéquat (mais pas complètement, puisqu'il réfère à la complicité secrète avec les conspirateurs - quelques chose qui se situe loin des structures ìtribalesî qui, la plupart du temps, reproduisent les structures hiérarchique de la société dominantes). Peut-être devons nous trouver un autre mot en guise de dissimulation. 

La blague continue de ceux qui se plaignent du manque de disques. Il y a en vérité beaucoup trop de labels, et l'avalanche de de centaines de productions cache les rares disques de valeur.  Des centaines d'enregistrements dans tous les domaines : Trip-hop, Electro, house, Trance, Acid, techno, Jungle, Gabber, Hardcore, Industriel, Ambient... appellations inventées pour servir de guide au consommateur, mais aucun label ne s'en tient à sortir des disques de qualité. Si vous êtes intéressé par la musique électronique de qualité vous êtes condamnés à écouter des piles et des piles de disques avant de trouver la perle rare. La réaction la plus courante, par dépit, est de se cantonner à un ou deux styles sans plus se soucier du reste. Mais c'est une défaite. D'autres deviennent collectionneurs d'un seul label ou artiste (si par exemple vous collectionnez tous les disques produits par Mover, Atom Heart, Biochip C et Alker sous tous les pseudonymes vous en aurez au bas mot pour 500 disques - produis par 4 personnes). Le procédé conduit à une perte de temps énorme sauf pour les obsessionnels et les fanatiques. 

Mais cette diversité et cette complexité de la production actuelle est finalement une bonne chose, même si les gens ignorent l'unité d'un mouvement. Presque tout le monde semble s'interroger sur son devenir et sur ce qui va se passer ensuite. UN indicateur de la direction prise par les événements est la baisse considérable du coût des logiciels orientés vers l'audionumérique. Les nouvelles versions de Digitrax et de Cubase Audio fonctionnent sans qu'il soit nécessaire d'acquérir de nouvelles pièces hardware, ce qui signifie que les copies pirates de logiciels vont se trouver bientôt dans tous les home studios dans les prochains mois. elles ne vont pas seulement servir à faire de l'ordinateur un excellent outil de production musicale, mais également à permettre de les combiner avec d'autres médias (texte, image, vidéo) ce qui va ouvrir de nouvelles perspectives pour l'avenir. 

7 octobre 1995

retour