II
Le capitalisme offre la possibilité à de petites entreprises
de se former et la technologie permet de créer, réaliser,
promouvoir et distribuer toute les idées qui peuvent venir à l'esprit. Mais par ailleurs, cette liberté (supposée) est
contrebalancée par les lois du marché et l'état. Le
Contrôle. Il y a trop d'intérêts en jeu pour laisser
les gens faire ce qu'ils veulent. C'est aussi un jeu d'esprit : le Contrôle
est la réalité telle que vous vous la représentezÖ
Avales les clichés en vogue et fais en de la musique merdique et
une vie ennuyeuse. Du moins en musique nous savons qu'après la révolution
électronique, tout est possible. Ce devrait être un signal
pour tous. C'est dangereux ! Parce que cela détruit le Contrôle
et ouvre la Dimension Pirate.
Le Hardcore est une arme sonore à condition de jouer en dehors
des règles, et y compris ses règles internes (c'est ce qui
perd la Jungle, le Gabber, etc. ). Cela pourrait être n'importe quoi
qui ne regarde pas en arrière, qui ne soit pas débilitant,
asservi ou renforçant le statu quo. Hardcore est peut-être
même un mot inadéquat (mais pas complètement, puisqu'il
réfère à la complicité secrète avec
les conspirateurs - quelques chose qui se situe loin des structures ìtribalesî
qui, la plupart du temps, reproduisent les structures hiérarchique
de la société dominantes). Peut-être devons nous trouver
un autre mot en guise de dissimulation.
La blague continue de ceux qui se plaignent du manque de disques. Il
y a en vérité beaucoup trop de labels, et l'avalanche de
de centaines de productions cache les rares disques de valeur. Des
centaines d'enregistrements dans tous les domaines : Trip-hop, Electro,
house, Trance, Acid, techno, Jungle, Gabber, Hardcore, Industriel, Ambient...
appellations inventées pour servir de guide au consommateur, mais
aucun label ne s'en tient à sortir des disques de qualité.
Si vous êtes intéressé par la musique électronique
de qualité vous êtes condamnés à écouter
des piles et des piles de disques avant de trouver la perle rare. La réaction
la plus courante, par dépit, est de se cantonner à un ou
deux styles sans plus se soucier du reste. Mais c'est une défaite. D'autres deviennent collectionneurs
d'un seul label ou artiste (si par
exemple vous collectionnez tous les disques produits par Mover, Atom Heart,
Biochip C et Alker sous tous les pseudonymes vous en aurez au bas mot pour
500 disques - produis par 4 personnes). Le procédé conduit
à une perte de temps énorme sauf pour les obsessionnels et
les fanatiques.
Mais cette diversité et cette complexité de la production
actuelle est finalement une bonne chose, même si les gens ignorent l'unité
d'un mouvement. Presque tout le monde semble s'interroger
sur son devenir et sur ce qui va se passer ensuite. UN indicateur de la
direction prise par les événements est la baisse considérable
du coût des logiciels orientés vers l'audionumérique.
Les nouvelles versions de Digitrax et de Cubase Audio fonctionnent sans qu'il soit nécessaire
d'acquérir de nouvelles pièces
hardware, ce qui signifie que les copies pirates de logiciels vont se trouver
bientôt dans tous les home studios dans les prochains mois. elles
ne vont pas seulement servir à faire de l'ordinateur un excellent
outil de production musicale, mais également à permettre
de les combiner avec d'autres médias (texte, image, vidéo)
ce qui va ouvrir de nouvelles perspectives pour l'avenir.
7 octobre 1995
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